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Bibliographies

Văn Hóa Cổ CHĂMPA

Văn Hóa Cổ CHĂMPA de Ngô Văn Doanh  - Thông tin, Hà Noi (La culture du Champa, Éditions Cul­ture et Informations, Hà Noi), 208 pages. 1994.

Phan Tam Khêt1
Les ouvrages vietnamiens de qualité, consacrés au Champa, et qui allient rigueur et connaissance des sources, sont encore trop rares pour qu'on ne se félicite pas de la parution de celui de Ngô Vàn Doanh, paru à Hà Noi en 1994. Il prend pour axe d'explication l'omniprésence de l'influence indienne dans la culture chame.
Dans sa première partie, consacrée à l'organisation administrative, il rap­pelle que, selon les annales chinoises le Champa aurait été découpé en 4 gran­des préfectures, 38 régions et 100 cir­conscriptions de 300 à 700 foyers cha­cune. Il y a là matière intéressante à dis­cussion, quand on connaît le formalisme qui présidait aux découpages territoriaux de la tradition chinoise. L'auteur évoque également l'existence d'un matriarcat. Dans une deuxième partie, où sont étu­diés certains faits culturels, Ngô Van Doanh souligne qu'il s'est agi, très tôt (IIIe-IVe siècles pour le sanskrit), d'une société à culture écrite. Il insiste égale­ment sur le rôle important de la musi­que et de la danse dans cette civilisation, sans doute à un niveau populaire, bien qu'il n'y en ait plus trace que dans les productions figurées; semble-t-il. Le déve­loppement de ces arts était en effet étroi­tement lié aux cultes bhramaniques, comme l'auteur l'indique dans sa troi­sième partie.
L'architecture, qui fait l'objet de la 4e partie, a certes subi une évolution, notamment aux XIIe-XIIIe siècles à la suite d'une influence khmère, mais cette évolution n'est pas encore très claire. Les artisans Cham ont cependant tou­jours su garder un admirable sens de l'équilibre des masses et du rythme architectonique. L'auteur, s'interrogeant à son tour sur l'extraordinaire solidité de ces énormes blocs de briques agrégées entre elles, émet plusieurs hypothèses : ciment de terre glaise, liant à base de bri­ques broyées, puis il reprend la vieille idée (abandonnée pourtant depuis long­temps) d'une cuisson de tout l'édifice, effectuée en une seule fois.
Enfin l'ouvrage parcourt les différents styles, partant de l'architecture, et tenant le style de Hoa Lai pour le plus accom­pli, celui de Dong Duong établissant une rupture, tout en inaugurant la pério­de la plus féconde jusqu'au XVIe siècle. Il note à ce sujet une intéressante contra­diction entre les datations architectu­rales établies par Ph. Stern et celles de J. Boisselier (pour le style de Binh Dinh). Ceci serait à reprendre.

1 Écrivain.
Compte-rendu traduit du viet­namien par Sean James Rose.

La Lettre de la SACHA n°1, juillet 1997, page 15.






 
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